《Est-Ce Ainsi Que Les Hommes Vivent?》歌词

[00:00:00] Est-Ce Ainsi Que Les Hommes Vivent? - Léo Ferré

[00:00:08] Tout est affaire de décor

[00:00:10] Changer de lit changer de corps

[00:00:13] A quoi bon puisque c'est encore

[00:00:14] Moi qui moi même me trahis

[00:00:16] Moi qui me traîne et m'‘éparpille

[00:00:18] Et mon ombre se déshabille

[00:00:19] Dans les bras semblables des filles

[00:00:21] Où j'ai cru trouver un pays

[00:00:27] Coeœur léger coeœur changeant c oeur lourd

[00:00:29] Le temps de rêver est bien court

[00:00:31] Que faut il faire de mes jours

[00:00:33] Que faut il faire de mes nuits

[00:00:35] Je n'avais amour ni demeure

[00:00:37] Nulle part où je vive ou meure

[00:00:39] Je passais comme la rumeur

[00:00:41] Je m'endormais comme le bruit

[00:00:45] Est ce ainsi que les hommes vivent

[00:00:51] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:00:59] C'était un temps déraisonnable

[00:01:01] On avait mis les morts à table

[00:01:03] On faisait des châteaux de sable

[00:01:05] On prenait les loups pour des chiens

[00:01:07] Tout changeait de pôle et d'épaule

[00:01:09] Le pièce était elle ou non drôle

[00:01:10] Moi si j'y tenais mal mon rôle

[00:01:12] C'était de n'y comprendre rien

[00:01:19] Dans le quartier hohenzollern

[00:01:21] Entre la sarre et les casernes

[00:01:23] Comme les fleurs de la luzerne

[00:01:24] Fleurissaient les seins de lola

[00:01:26] Elle avait un cœoeur d'hirondelle

[00:01:28] Sur le canapé du bordel

[00:01:30] Je venais de m'allonger près d'elle

[00:01:32] Dans les hoquets du pianola

[00:01:36] Est ce ainsi que les hommes vivent

[00:01:43] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:01:50] Le ciel était gris de nuages

[00:01:53] Il y volait des oies sauvages

[00:01:55] Qui criaient la mort au passage

[00:01:57] Au dessus des maisons et des quais

[00:01:59] Je les voyais par la fenêtre

[00:02:00] Leur chant triste entrait dans mon être

[00:02:02] Et je croyais y reconnaître

[00:02:04] Du rainer maria rilke

[00:02:10] Elle était brune et pourtant blanche

[00:02:12] Ses cheveux tombaient sur ses hanches

[00:02:14] Et la semaine et le dimanche

[00:02:16] Elle ouvrait à tous ses bras nus

[00:02:18] Elle avait des yeux de faïence

[00:02:19] Et travaillait avec vaillance

[00:02:21] Pour un artilleur de mayence

[00:02:23] Qui n'en est jamais revenu

[00:02:28] Est ce ainsi que les hommes vivent

[00:02:33] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:02:41] Il est d'autres soldats en ville

[00:02:43] Et la nuit montent les civils

[00:02:45] Remets du rimmel à tes cils

[00:02:47] Lola qui t'en iras bientôt

[00:02:49] Encore n verre de liqueur

[00:02:51] Ce fut en avril à cinq heures

[00:02:53] Au petit jour que dans ton coeœur

[00:02:55] Un dragon plongea son couteau

[00:03:01] Est ce ainsi que les hommes vivent

[00:03:06] Et leurs baisers au loin les suivent

[00:03:12] Comme des soleils révolus