《Les Assis》歌词

[00:00:00] Les Assis - Various Artists

[00:00:00] Written by：Léo Ferré

[00:00:02] Noirs de loupes

[00:00:04] Grêlés

[00:00:05] Les yeux cerclés de bagues

[00:00:06] Vertes

[00:00:07] Leurs doigts boulus crispés à leurs fémurs

[00:00:10] Le sinciput plaqué de hargnosités vagues

[00:00:13] Comme les floraisons lépreuses des vieux murs

[00:00:19] Ils ont greffé dans des amours épileptiques

[00:00:21] Leur fantasque ossature aux grands squelettes noirs

[00:00:24] De leurs chaises leurs pieds aux barreaux rachitiques

[00:00:28] S'entrelacent pour les matins et pour les soirs

[00:00:33] Ces vieillards ont toujours fait tresse avec leurs sièges

[00:00:37] Sentant les soleils vifs percaliser leur peau

[00:00:40] Ou les yeux à la vitre où se fanent les neiges

[00:00:43] Tremblant du tremblement douloureux du crapaud

[00:00:47] Et les Sièges leur ont des bontés culottée

[00:00:50] De brun la paille cède aux angles de leurs reins

[00:00:54] L'âme des vieux soleils s'allume emmaillotée

[00:00:56] Dans ces tresses d'épis où fermentaient les grains

[00:01:01] Et les Assis genoux aux dents

[00:01:04] Verts pianistes

[00:01:05] Les dix doigts sous leur siège aux rumeurs de tambour

[00:01:08] S'écoutent clapoter des barcarolles tristes

[00:01:13] Et leurs caboches vont dans des roulis d'amour

[00:01:16] Oh

[00:01:17] Ne les faites pas lever

[00:01:19] C'est le naufrage

[00:01:21] Ils surgissent

[00:01:22] Grondant comme des chats giflés

[00:01:24] Ouvrant lentement leurs omoplates ô rage

[00:01:29] Tout leur pantalon bouffe à leurs reins boursouflés

[00:01:32] Et vous les écoutez

[00:01:34] Cognant leurs têtes chauves

[00:01:36] Aux murs sombres

[00:01:37] Plaquant et plaquant leurs pieds tors

[00:01:40] Et leurs boutons d'habit sont des prunelles fauves

[00:01:43] Qui vous accrochent l'oeil du fond des corridors

[00:01:47] Puis ils ont une main invisible qui tue

[00:01:50] Au retour

[00:01:51] Leur regard filtre ce venin noir

[00:01:55] Qui charge l'oeil souffrant de la chienne battue

[00:01:57] Et vous suez pris dans un atroce entonnoir

[00:02:02] Rassis les poings noyés dans des manchettes sales

[00:02:06] Ils songent à ceux là qui les ont fait lever

[00:02:09] Et de l'aurore au soir des grappes d'amygdales

[00:02:12] Sous leurs mentons chétifs s'agitent à crever

[00:02:17] Quand l'austère sommeil a baissé leurs visières

[00:02:20] Ils rêvent sur leur bras de sièges fécondés

[00:02:24] De vrais petits amours de chaises en lisière

[00:02:27] Par lesquelles de fiers bureaux seront bordés

[00:02:32] Des fleurs d'encre crachant des pollens en virgule

[00:02:35] Les bercent le long des calices accroupis

[00:02:38] Tels qu'au fil des glaïeuls le vol des libellules

[00:02:42] Et leur membre s'agace à des barbes d'épis